PREMIÈRE PARTIE
Mise en perspective
Chapitre 1
La France dans le monde
OBJECTIFS DE CONNAISSANCE
▲ Situer avec précision la France parmi les puissances mondiales au moyen de quelques indicateurs significatifs.
▲ Indiquer sa place parmi les pays de l’Union européenne.
▲ Être en mesure d’indiquer les traits les plus caractéristiques de sa population et de son économie.
▲ Spécifier la place, les atouts et les faiblesses de Paris dans le groupe des métropoles mondiales.
Au début du XXIe siècle, la mondialisation connaît une nouvelle extension. Presque tous les pays ont adopté l’économie de marché. La circulation des hommes, des marchandises, des informations et des capitaux n’a jamais été aussi intense mais, en même temps, la compétition entre pays et métropoles s’est fortement intensifiée. Jamais, non plus, les crises n’ont été aussi nombreuses et les disparités aussi accentuées.
Comment se situe la France dans ce processus de changement ? Quelle est sa place dans la nouvelle organisation de la planète ? Quel est son rang dans l’Union européenne au sein de laquelle se poursuit lentement la marche vers l’intégration ? Il faut d’abord préciser ces aspects avant d’entreprendre l’analyse du nouvel espace français parce qu’ils conditionnent dans une large mesure les changements en cours dans le fonctionnement de son économie et l’organisation de son territoire.
1. La France et les pays de la planète
1.1. Un pays moyennement étendu et pas très peuplé
Par rapport à certains pays, les dimensions de la France métropolitaine sont plutôt modestes. Il y a 930 km de Dunkerque à Perpignan et d’Ouessant à Strasbourg, à peu près 1 000 km de Brest à Menton et d’Hendaye à Lauterbourg ; ce n’est pas beaucoup à une époque où les déplacements sont devenus rapides. Avec 544 000 km2, la France est seulement au 48e rang mondial pour la superficie. Cet indicateur, au demeurant, n’a pas grande importance de nos jours car la puissance et le rayonnement des pays n’ont plus guère de rapport avec leurs dimensions. Cet espace modérément étendu, de forme grossièrement hexagonale, bénéficie de conditions naturelles dont on a souligné depuis longtemps le caractère favorable : deux façades maritimes sur l’isthme le plus étroit de l’Europe, un climat tempéré et un relief peu accidenté sur les trois quarts de sa superficie.
Pour la population, la France est au 20e rang mondial. Avec 64 millions d’habitants en l’an 2009, son poids démographique représente moins de 1 % de celui de l’humanité entière. Cet indicateur, toutefois, n’est pas non plus très significatif car la France joue sur la scène internationale un rôle sans commune mesure avec ce chiffre.
1.2. La cinquième ou sixième puissance économique
En vérité, les critères les plus pertinents relèvent de l’économie.
La France fait d’abord partie des puissances qui comptent en raison de son poids économique. Pour le Produit intérieur brut, elle est au 5e ou 6e rang avec 4,7 % du produit mondial en 2007, après les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Chine et à peu près ex-aequo avec le Royaume-Uni, tantôt avant ou tantôt après selon les années.
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La France et les autres puissances économiques
Quelques indicateurs-clés permettent de situer la France parmi les principales puissances économiques du monde.
Classement selon le volume du PIB.
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De même, la France est au 6e rang pour la capitalisation boursière, au 5e rang pour le nombre de salariés dans les filiales d’entreprises à l’étranger, au 4e rang pour le volume de la production industrielle, au 4e rang pour les échanges commerciaux (avec près de 5 % du total des échanges) et au 3e rang enfin pour les investissements à l’étranger. Son économie est désormais très ouverte, si bien qu’elle est fortement concernée par le processus de mondialisation qui est à l’œuvre depuis trois décennies. Les grandes entreprises, publiques et privées, ne sont pas très puissantes en général comparées aux énormes firmes américaines ou japonaises mais quelques-unes occupent un bon rang dans certaines branches : Michelin est au 1er rang mondial pour les pneumatiques, France Télécom au 3e pour les télécommunications, Total au 5e pour le pétrole, de même que Bouygues pour le génie civil et les travaux publics, Carrefour au 7e pour la distribution, Peugeot au 9e pour l’automobile et Danone au 10e pour les produits alimentaires.