DU MÊME AUTEUR

Guide de l’estuaire de la Gironde, avec Thierry Racinais, Éditions Sud-Ouest, 2010.

De Vingt Mille Lieues sous les mers à SeaOrbiter, avec Jacques Rougerie, Democratic Books, 2010.

Du bébé au baiser, avec Thierry Berrod et Vincent Ohl (photos), Democratic Books, 2009.

Don du vivant. L’amour en partage, avec Éric Bouvet (photos), Éditions Jean di Sciullo, 2007.

 « Tout animal a droit à l’attention, aux soins et à la protection de l’homme » (art. 2, § 3).

« Nul animal ne sera soumis à des mauvais traitements ni à des actes cruels » (art. 3).

Déclaration universelle
des droits de l’animal, 1977.

« Regardons les choses en face : nous avons une vie de labeur, une vie de misère, une vie trop brève. Une fois au monde, il nous est tout juste donné de quoi survivre, et ceux d’entre nous qui ont la force voulue sont astreints au travail jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme.

Et dans l’instant que nous cessons d’être utiles, voici qu’on nous égorge avec une cruauté inqualifiable. Passé notre première année sur cette terre, il n’y a pas un seul animal qui entrevoie ce que signifient des mots comme loisir ou bonheur. Et quand le malheur l’accable, ou la servitude, pas un animal qui soit libre. Telle est la simple vérité. »

George Orwell,

La Ferme des animaux.

Avant-propos

Je ne suis pas une passionaria de la cause animale ni une de ces végétariennes prosélytes que certains se plaisent à caricaturer. En tant que « deuxpattes », comme George Orwell appelait les humains dans La Ferme des animaux, je mange de la viande sans faire pour autant l’apologie du carnivore. En revanche, je ne veux ni ne peux cautionner de quelque manière que ce soit l’élevage industriel et la façon dont les animaux dits de rente vivent et meurent aujourd’hui. L’élevage hors-sol tel qu’on le pratique en France est en effet la principale cause des souffrances infligées aux bêtes, dont cet ouvrage propose la recension (sans viser à l’exhaustivité tant celles-ci sont variées et à géographie variable). L’expérimentation animale n’est pas en reste, bien que des progrès aient été réalisés ces dernières années – aux échelles nationale et européenne – afin de limiter le nombre d’animaux « utilisés » et d’encourager le développement de méthodes substitutives.

Certaines de nos activités de loisirs – chasse, pêche, spectacles de cirque, visites de zoos… – ne sont pas neutres. Sources de plaisir pour les uns, elles génèrent des douleurs ou des souffrances, parfois aiguës, pour les autres.

Les quelques situations détaillées dans ce Dictionnaire horrifié de la souffrance animale en disent long sur les choix et les errements de notre société, sur nos relations avec les animaux domestiques ou notre rapport à la nature. Loin de tout discours moralisateur, mon propos est de nourrir – mieux encore qu’un bifteck ne saurait le faire – votre réflexion, voire votre action.

Il me faut remercier les associations de protection animale qui œuvrent au quotidien pour porter à la connaissance du public les dysfonctionnements, errements, violences dont les bêtes à poil, à plumes et à écailles font chaque jour les frais. Car les faits sont là – attestés par de nombreux organismes ou organisations peu suspects de sensiblerie exacerbée comme l’Inra (Institut national de      la recherche agronomique) ou l’Académie vétérinaire de France – et les faits sont têtus.

Bien sûr, on trouvera toujours quelques esprits chagrins pour objecter que les nobles causes à embrasser en priorité sont nombreuses (la faim dans le monde, la lutte contre le sida ou les maladies infantiles, les femmes battues, les enfants abandonnés, les recherches de solution pour pallier le réchauffement climatique…). Certes. Mais, encore une fois, il s’agit moins de défendre une cause que d’ouvrir les yeux sur une réalité perturbante. Car l’indifférence tue, et ceux qui souhaitent se comporter en consommateurs avisés, voire en citoyens soucieux du bien-être animal, sauront au moins à quoi s’en tenir. Ceux qui veulent se cacher derrière leur petit doigt continueront de feindre d’ignorer que, comme l’écrit J.M. Coetzee, « la cruauté envers les animaux peut nous accoutumer à la cruauté envers les hommes ».

- Ceux qui ont faim de tels arguments liront avec profit l’ouvrage mordant de Dominique Lestel, Apologie du carnivore, à paraître en 2011 chez Fayard.

- Je tiens à remercier la LFDA (Fondation Droit animal, éthique et sciences), et tout particulièrement Thierry Auffret Van Der Kemp et Georges Chapouthier pour la relecture attentive de certains passages et leurs précieux conseils. Merci également aux professeurs Alain Collenot (LFDA) et Jean-François Courreau (ENVA – École nationale vétérinaire d’Alfort), à Daniel Jacob (AVES – Association de protection des espèces menacées), à Aurélia Warin-Ramette et Cédric Kuc-Blaising (PMAF – Protection mondiale des animaux de ferme), à Jocelyne Porcher (Inra), à Hélène Leriche (Fondation Nicolas Hulot) et à Jean-Paul Richier pour leur aide et/ou leur soutien.