Avant-propos

Pourquoi consacrer un manuel à l’un des sujets les plus connus, les plus débattus et les plus étudiés de toute l’histoire de l’humanité ?

La réponse est simple : parce que, malgré sa popularité, la Foufoune reste pour beaucoup d’hommes (et de femmes) une sorte d’extraterrestre, un objet non identifié dont on parle beaucoup sans jamais vraiment savoir de quoi il retourne.

Origine du monde, mère de toutes les mères, cause de toutes les causes, la Foufoune est le fondement universel ! C’est pourquoi, lorsque vous l’aurez assimilée, tout le reste deviendra limpide.

Pourtant, aujourd’hui encore, malgré la diffusion des moyens de communication de masse et l’invasion déferlante de Foufounes qui jaillissent dans tous les coins, le sujet continue de susciter des idées reçues affligeantes.

Le problème fondamental – que ce manuel a fermement l’intention de résoudre une fois pour toutes – est la peur de poser des questions sur la Foufoune. Une peur qui concerne 90 % de la population masculine âgée de plus de 6 ans. Poser des questions, exprimer ses doutes signifie courir le risque de s’exposer à la risée publique : la plupart préfèrent se taire et faire mine de tout savoir et de n’avoir rien à apprendre sur le sujet.

Grave erreur ! Catastrophique erreur ! Parce qu’un jour où l’autre, messieurs, vos lacunes réapparaîtront !

Et, lorsque cela se produira, vous ne serez pas dans un bar avec vos potes ou dans l’intimité d’un vestiaire, mais dans une chambre à coucher (pour faire simple), devant une Foufoune qui vous jettera un regard déconcerté en pensant : Mais tu n’as pas lu le mode d’emploi ou quoi ?!

Et vous resterez là, ignorant, candide, en pensant l’avoir émerveillée avec qui sait quels effets spéciaux alors qu’elle ne saura pas où commencer pour vous expliquer qu’un clitoris n’est pas un insecte de la forêt amazonienne, pas plus qu’un papillon subtropical, mais que c’est la principale source de son plaisir, à condition qu’il soit traité de manière ad hoc et efficace.

C’est là que notre manuel se révélera un accessoire précieux, car il dévoile, tout ce qu’il faut savoir sur la Foufoune, son fonctionnement et, surtout, son entretien.

À la grande différence des appareils dont vous avez l’habitude de vous servir, automobile, tronçonneuse, voire machine à laver le linge, la Foufoune ne s’use pas quand on s'en sert : au contraire, elle se bonifie.

Les Pipelettes Joyeuses

L’état des lieux

Naturelle

À la naissance, la Foufoune est nue comme un ver. Ce n’est qu’au cours de la puberté qu’apparaissent les poils dits « pubiens ».

Faciles à distinguer des autres poils du corps par leur épaisseur et leur longueur, ils sont, en outre, de la même couleur que les cheveux de leur propriétaire. Ainsi, si vous vous retrouvez en présence d’une Foufoune à la toison châtain alors que les cheveux de sa propriétaire sont blond platine, il y a fort à parier que la teinture n’y est pas pour rien.

Par ailleurs, il est bon de signaler que la toison fait l’objet de diverses écoles de pensée. Certaines (et certains) apprécient la pilosité et la mettent en valeur. D’autres préfèrent, en revanche, l’éliminer de manière plus ou moins radicale.

Brésilienne

Ce type d’épilation se distingue par une touffe centrale précisément circonscrite qui donne une allure décontractée et sportive. Cette solution est particulièrement appréciée en été, notamment pour éviter le débordement incontrôlé de poils sur l’échancrure du bas de maillot, avec des conséquences qui peuvent être embarrassantes.

Épilation totale

Une Foufoune entièrement épilée possède une allure préadolescente qu’apprécient les amateurs de femmes-enfants.

Le problème se pose lorsqu’on opte pour l’épilation totale après 17 ans, et plus encore après 30 ans, c’est-à-dire lorsque la Foufoune commence à montrer les premiers signes de dégénérescence.

Dans ce cas, l’absence totale de toison met en valeur l’irrégularité des contours de la Foufoune et peut inciter les malheureuses à avoir frénétiquement recours à la chirurgie esthétique.

Cette intervention pourra alors sans doute retendre leur profil, mais aussi leur humeur et tout le reste.

Hypertrichose

Aux antipodes de la Foufoune épilée se trouve la Foufoune hypertrichose. Ce modèle dénote souvent une grande solitude et une grave forme de dépression. La Foufoune en question vit dans un état de quasi-abandon, dénuée de tout stimulus, de vie sociale, et elle finit par oublier à quoi elle sert et quel est son potentiel.

Lorsque la Foufoune demeure hypertrichose pendant plus de trois ans, il survient souvent une augmentation suspecte de la température corporelle qui entraîne un signalement aux services sociaux.

À ce stade, les services sanitaires locaux spécialisés dans le problème demandent aux pompiers les plus proches d’envoyer des volontaires pour venir les assister dans leur intervention.

Les secours prévoient alors une première phase de déforestation, une deuxième d’épilation et une troisième d’extinction des feux. Les pompiers volontaires, au mépris de tout danger, défient les flammes pour créer des coupe-feu et ramènent la Foufoune à 181 °F (ou 82,778 °C, soit le seuil normal défini par l’Organisation mondiale de la santé), le tout s’achevant par une action coordonnée des forces en présence qui procèdent au nivellement complet du théâtre des opérations.