PREMIÈRE PARTIE
BIOGRAPHIE
LA FAMILLE SCHUBERT

Kaspar SCHUBERT, petit paysan à Waltersdorf (Moravie) vers 1629.
Christoph, son deuxième fils, fermier à Neudorf (Moravie).
Hans, son neuvième enfant, garde forestier à Neudorf.
Karl (1723-1787), fermier, juge de Paix, à Neudorf, épouse en 1754 Suzanna MÜCK : treize enfants - quatre survivants dont

Karl (1755-1804) Franz Theodor Florian (1763-1830).

FRANZ THEODOR FLORIAN SCHUBERT (1763-1830), souvent dénommé ci-après « Franz Schubert, le père »

1. épouse en premières noces le 17.1.1785 :
ELISABETH VIETZ (1756-1812), fille de Franz Johann VIETZ de Zuckmantel (Silésie autrichienne) :
quatorze enfants dont cinq survivants :
1 IGNAZ (1785-1844)
2 Elisabeth (1786-1788)
3 Karl (1787-1788)
4 Franziska (1788)
5 Franziska (1789-1792)
6 Franz Karl (1790)
7 Anna Karolina (1791)
8 Petrus (1792-1793)
9 Joseph (1793-1798)
10 FERDINAND (1794-1859)
11 KARL [Franz Karl] (1795-1855)
12 FRANZ [ Franz Peter] (31.1.1797-19.11.1828)
13 Aloisia Magdalena (1798)
14 THERESIA [Maria Theresia] (1801-1878)

épouse en secondes noces le 25.4.1813 : ANNA KLEYENBÔCK (1783-1860) cinq enfants dont quatre survivants :
15. MARIA [Maria Barbara] (1814-1835)
16. JOSEFA [Josefa Theresia] (1815-1861)
17. Theodor Kajetan (1816-1817)
18. ANDREAS (1823-1893)
19. ANTON (1826-1892)

Des neuf enfants parvenus à l'âge adulte, seuls Franz, Maria et Anton (devenu prêtre sous le nom de père Hermann) resteront célibataires.
Du vivant de Franz : Ferdinand épouse Anna Schüle en 1816 (de deux mariages successifs il aura vingt-huit enfants dont douze survivront!); Karl épouse Theresa Schwemminger en 1823; Theresia épouse Matthias Schneider en 1823; Ignaz épouse Wilhelmine Grob (veuve Hollpein) en 1825.
Selon O.E. Deutsch, lors du centenaire de la mort de Schubert en 1928, on pouvait dénombrer environ cent cinquante descendants de ses frères et sœurs.
I.
Janvier 1797 — fin 1816
LES ANNÉES D'APPRENTISSAGE
1.
L'ENFANCE
1797-1808
Moins de deux mois plus tard, naît leur premier enfant, Ignaz Franz, le 8 mars 1785 2. C'est ensuite la longue liste, tristement habituelle à l'époque, des naissances et des décès à leur foyer.
Au dixième anniversaire de leur mariage, le 17 janvier 1795, des dix enfants qui leur sont nés, il ne leur reste que leur aîné, l'enfant de l'amour : Ignaz 3, et les deux petits derniers, neuvième et dixième: Josef4, né en septembre 1793, et Ferdinand5, né en octobre 1794.
Au mois de novembre 1795 naît Franz Karl, deuxième à porter ce nom, leur onzième enfant 6, et le 31 janvier 1797, leur douzième enfant, Franz Peter, qu'à bout d'imagination, sans doute, ils appellent encore Franz comme le père. Mais de tous les Franz de la famille, celui-ci, après tant d'efforts et de déceptions, sera le véritable Franz Schubert 7.
Donc Franz Peter Schubert naît à Vienne, au n° 72, Himmelpfortgrund 8, le 31 janvier 1797, à une heure et demie de l'après-midi; il est baptisé à l'église de Liechtental - là ou se sont mariés ses parents -, dès le lendemain, 1er février9.
Par son lieu de naissance, Schubert est donc un parfait Viennois. Plus que Mozart, le Salzbourgeois, que le Haydn de Rohrau, que le Rhénan Beethoven ou que Brahms, l'homme de Hambourg, tous attachés à l'histoire de la Vienne musicale. Mais un lieu de naissance peut-il prétendre définir un homme? Viennois, Franz Schubert l'est-il vraiment?
Si les deux parents de Franz Schubert se sont rencontrés et mariés à Vienne, leur implantation dans la capitale n'en est pas moins, de part et d'autre. extrêmement récente. Du côté paternel, la famille des Schubert, famille paysanne du nord de la Moravie, solidement ancrée autour de la petite ville de Neudorf, progresse socialement tout au long du XVIIe siècle. De l'ancêtre Kaspar, le petit paysan, elle parvient au XVIIIe siècle avec Karl aux fonctions officielles de juge de Paix, en même temps qu'elle accède à la propriété privée.
C'est le fils aîné de ce Karl qui vient le premier à Vienne, suivant en cela l'exemple d'un de ses compatriotes qui l'entraîne (et dont il épousera du reste la veuve) 10. Karl Schubert 11, vers 1775, quitte donc Neudorf la Morave, berceau de la famille, et s'installe à Vienne, comme aide-instituteur à l'école dépendant de l'église des Carmes dans le faubourg de Leopoldstadt. Quelques années plus tard, son plus jeune frère, instituteur lui aussi dans sa ville natale, le rejoint à Vienne; Franz Theodor Florian commence par fréquenter pendant un semestre (1783-1784) l'université de Vienne, où il suit les cours de philosophie, puis de 1784 à 1786, il devient à son tour l'aide-instituteur de son frère Karl. En 1786, Franz Theodor Florian est nommé directeur de l'école sise dans la maison dite de « l'écrevisse rouge », Himmelpfortgrund, dans le faubourg de Lichtental, là où naîtra Franz, son douzième enfant.