Introduction

Donner la vie, c’est magique… Source de joie et de bonheur pour toute la famille, ce petit être, qui est totalement unique, est en revanche loin d’être autonome, car tout n’est pas fini avec sa naissance. En fait, tout commence !… Le cerveau de bébé va par exemple continuer à augmenter de 2 grammes par jour. Il n’est donc pas encore complètement « accompli ». D’ailleurs, les bébés « Homme » font partie des êtres vivants les plus lents à devenir indépendants. Et vous allez vous en rendre compte lorsque vous commencerez la diversification alimentaire, étape indispensable pour passer d’une alimentation exclusivement constituée de lait à une alimentation variée qui va progressivement se rapprocher de celle d’un adulte. Elle se fait habituellement à partir de 4-5 mois (certains experts recommandent même plutôt 6 mois) et graduellement jusqu’à l’âge de 3 ans. Votre enfant va ainsi doucement élargir sa palette de goûts, de saveurs et de textures.

Pourquoi attendre au moins 5 mois ? Parce que c’est seulement à cet âge que bébé commence à pouvoir mastiquer des aliments plus ou moins solides. D’ailleurs, contrairement à ce que votre mère (ou votre belle-mère !) vous a peut-être dit, il n’y a aucune raison de précipiter l’introduction d’aliments solides. L’âge à partir duquel un enfant passe aux aliments solides n’a aucun impact immédiat ou futur sur son intelligence ou sa constitution. En outre, nourrir son bébé d’aliments solides avant 6 mois ne favorisera pas son sommeil. De nombreuses recherches ont été menées dans ce sens et vont à l’encontre des idées reçues. Allez-y doucement et progressivement… et ne le forcez pas. Ajoutons même que pour les enfants dits « à risque », c’est-à-dire prédisposés à l’allergie alimentaire, il est recommandé de ne débuter la diversification qu’après 6 mois bien révolus.

Par ailleurs, rien ne vaut le « fait maison ». Vous maîtrisez ainsi la composition exacte du repas de bébé. Vous pouvez également contrôler les quantités de sucre, de sel, et éviter certains aliments susceptibles d’engendrer des allergies. L’assiette de bébé est pleine de couleurs, de textures variées et de goûts bien identifiables. De plus, vous pouvez partager votre repas avec lui, et pourquoi pas cuisiner la même chose pour vous et votre enfant.

Vous pensez manquer de temps, de conseils ou d’idées ? Alors voici un livre qui va vous réconcilier avec votre cuisine et démultiplier le bonheur de voir bébé apprécier le « bien » manger, c’est-à-dire sain et équilibré pour chaque étape de sa nouvelle vie. Il vous permettra aussi lui apporter dès son plus jeune âge les bases d’un plaisir gourmet.

 

Le lait, seul aliment indispensable

Jusqu’au début du siècle dernier, le lait de femme était le seul aliment du nourrisson, fourni si nécessaire par l’intermédiaire de nourrices dans les milieux aisés. Pour de multiples raisons (travail des femmes, préoccupations esthétiques ou psychologiques, encouragements industriels…), et même si on sait que rien ne remplace vraiment le lait maternel, le xxe siècle a vu se perdre l’allaitement au profit du lait de vache modifié et de préparations pharmaceutiques. Aujourd’hui, la plupart des bébés, même ceux ayant tété dans un premier temps le sein de leur mère, reçoivent un jour ou l’autre un lait infantile, puisque ceux-ci se déclinent en différentes gammes. Quels sont leurs intérêts ? Quelles différences existe-t-il avec le lait maternel ? Quels sont les besoins d’un nourrisson ? Le lait de vache ne peut-il pas suffire ? Le point sur un sujet qui concerne pas moins de cent soixante laits infantiles sur le marché.

À croissance exceptionnelle, besoins exceptionnels

Pendant les premiers mois de sa vie, l’enfant grossit de 1 gramme par heure, soit en moyenne de 24 grammes par jour, ce qui est considérable. Du coup, un nourrisson double son poids de naissance vers 5 mois et le triple vers 10 ou 12 mois. De la naissance à 1 an, la teneur du corps en protéines est ainsi multipliée par 3,7 et en sels minéraux (calcium en tête) par 5. Dans le même temps, sa taille s’est accrue de plus de 20 centimètres et à l’âge de 2 ans, elle a atteint la moitié de celle d’un adulte ! Il faut rappeler aussi qu’au cours de ces deux mêmes premières années de sa vie, l’enfant apprend à se tenir assis puis debout, devient capable de marcher, découvre son corps et son environnement, reconnaît ses parents, commence à parler, à comprendre… Il s’agit d’une période de développement plus que remarquable. Ces indications montrent bien que dès les premières heures, la croissance physique et le développement nerveux sont particulièrement rapides, à condition que l’enfant soit correctement nourri.

Cependant, si le nourrisson a des besoins nutritionnels élevés par rapport à son poids, il possède en parallèle des capacités de « détoxication » très limitées. Ses organes d’épuration et d’élimination (foie et reins) n’ont en effet pas encore acquis leurs pleines capacités de fonctionnement. Certains systèmes enzymatiques ainsi que l’activité intestinale ne sont de plus pas encore aptes à fonctionner pleinement. Il faut donc avoir recours à une alimentation qui puisse à la fois satisfaire ses besoins nutritionnels élevés, mais qui ne surcharge pas en même temps son organisme. C’est pour cela que seul le lait lui apporte tous les éléments nécessaires et prioritaires, c’est-à-dire protéines (acides aminés indispensables), lipides (acides gras essentiels), calcium, fer et glucides. Mais attention, pas n’importe quel lait !

Un nourrisson n’est pas un veau !

L’Organisation mondiale de la santé et les autorités sanitaires ont établi des recommandations très claires sur l’alimentation du nourrisson : l’allaitement exclusif constitue la meilleure alimentation jusqu’à 4 mois au moins. Celui-ci est nettement privilégié pour de multiples raisons (relation affective, adaptation de la composition du lait en fonction du nourrisson, protection hygiénique, présence d’anticorps naturels, prévention de nombreuses pathologies…) qui peuvent se résumer en une seule : le lait maternel a une composition qui apporte au nourrisson tout ce dont il a besoin (pour le développement du système nerveux, notamment), contrairement au lait de vache qui est adapté aux besoins du petit veau (dont la priorité est de prendre du poids). Les laits infantiles, majoritairement préparés à partir de lait de vache, parviennent à imiter la composition du lait maternel, sans toutefois l’égaler.

Ce dernier représente donc l’aliment idéal, mais si la maman ne peut ou ne veut pas allaiter, il faut bien apporter au nourrisson un lait qui lui soit adapté. Comme un bébé et un veau n’ont pas les mêmes besoins en matière d’alimentation, le lait de vache n’est pas approprié au développement d’un nourrisson. jusqu’à l’âge d’au moins 1 an, car il est à la fois :

MESPTITSetoile.tif trop riche en protéines : la consommation de lait de vache avant 12 mois explique en partie la prévalence accrue des troubles digestifs chez le bébé. Par ailleurs, plusieurs études mettent aujourd’hui en relation l’excès de poids chez l’enfant de 2 ans et la consommation excessive de protéines. De plus, le lait maternel contient 60 % de protéines solubles qui ont des propriétés spécifiques et favorisent notamment une bonne absorption du fer. Le lait de vache contient, lui, 20 % de protéines solubles représentées essentiellement par des lactoglobulines, que l’on ne trouve absolument pas dans le lait maternel. Ces protéines sont les principales responsables des allergies aux protéines du lait de vache ;

MESPTITSetoile.tif trop pauvre en acides gras essentiels (AGE) : la quantité d’AGE est insuffisante dans le lait de vache, tant en ce qui concerne l’acide linoléique qu’en ce qui concerne les acides gras oméga 3. Notons qu’un déficit en AGE peut être préjudiciable au développement cérébral et à la maturation neurosensorielle du nourrisson ;

MESPTITSetoile.tif trop pauvre en fer : le lait de vache ne contient pas assez de fer utilisable par l’organisme du bébé (on parle de mauvaise biodisponibilité). Or les carences en fer peuvent entraîner chez le nourrisson une anémie et un risque accru d’infections (respiratoires, ORL, digestives) ainsi qu’un retentissement sur le développement psychomoteur de l’enfant.

En conclusion, le lait de vache tel quel n’est pas adapté et il est nécessaire de le modifier pour le rendre le plus proche possible du lait maternel qui reste la référence.