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211. RETOUR À MARSEILLE205210215220225– Si j’étais seul, je vous tendrais la main, mon cher Dantès, et je vous dirais : C’est fait ; mais j’ai un associé, et vous savez le proverbe italien : « Che a compagne a padrone1. » Mais la moitié de la besogne est faite au moins, puisque sur deux voix vous en avez déjà une. Rapportez-vous-en à moi pour avoir l’autre, et je ferai de mon mieux.– Oh ! monsieur Morrel, s’écria le jeune marin, saisissant, les larmes aux yeux, les mains de l’armateur ; monsieur Morrel, je vous remercie, au nom de mon père et de Mercédès.– C’est bien, c’est bien, Edmond, il y a un Dieu au ciel pour les braves gens, que diable ! Allez voir votre père, allez voirMercédès, et revenez me trouver après.– Mais vous ne voulez pas que je vous ramène à terre ?– Non, merci ; je reste à régler mes comptes avec Danglars. Avez-vous été content de lui pendant le voyage ?– C’est selon le sens que vous attachez à cette question,monsieur. Si c’est comme bon camarade, non, car je crois qu’il ne m’aime pas depuis le jour où j’ai eu la bêtise, à la suite d’une petite querelle que nous avions eue ensemble, de lui proposer de nous arrêter dix minutes à l’île de Monte-Cristo•pour vider cette querelle2; proposition que j’avais eu tort de lui faire, et qu’il avait eu, lui, raison de refuser. Si c’est comme comptable que vous me faites cette question, je crois qu’il n’y a rien à dire et que vous serez content de la façon dont sa besogne est faite.– Mais, demanda l’armateur, voyons, Dantès, si vous étiezcapitaine du Pharaon, garderiez-vous Danglars avec plaisir ?1. Che a compagne a padrone : « Qui a un associé a un patron ».2. Vider cette querelle : y mettre un terme par un duel.Îlot situé entre la Corse et l’Italie, au large de la Toscane, l’île de Monte-Cristo est proche de l’île d’Elbe.
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28Le Comte de Monte-Cristoargent dans votre tirelire ; à moins que le voisin Caderousse n’en ait besoin à son tour, auquel cas il est bien à son service.– Non pas, garçon, dit Caderousse, je n’ai besoin de rien, et, Dieu merci, l’état1 nourrit son homme. – […] mon père, reprit Dantès, et, avec votre permission,maintenant que je vous ai vu, maintenant que je sais que vous vous portez bien et que vous avez tout ce qu’il vous faut, je vous demanderai la permission d’aller faire visite aux Catalans.– Va, mon enfant, dit le vieux Dantès, et que Dieu te bénisse dans ta femme comme il m’a béni dans mon fils !– Sa femme ! dit Caderousse ; comme vous y allez, pèreDantès ! elle ne l’est pas encore, ce me semble !– Non ; mais, selon toute probabilité, répondit Edmond, elle ne tardera pas à le devenir.– N’importe, n’importe, dit Caderousse, tu as bien fait de te dépêcher, garçon.– Pourquoi cela ?– Parce que la Mercédès est une belle fille, et que les belles filles ne manquent pas d’amoureux ; celle-là surtout, ils la suiventpar douzaine.– Vraiment, dit Edmond avec un sourire sous lequel perçait une légère nuance d’inquiétude.– Oh ! oui, reprit Caderousse, et de beaux partis, même ; mais, tu comprends, tu vas être capitaine, on n’aura garde de te refuser,toi !– Ce qui veut dire, reprit Dantès avec un sourire qui dissimulaitmal son inquiétude, que si je n’étais pas capitaine…– Eh ! eh ! fit Caderousse.1. État : métier. 110115120125130
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