PREMIÈRE PARTIE
Résumés et repères pour la lecture
RÉSUMÉ ET REPÈRES POUR LA LECTURE DE ZADIG
CHAPITRES I à IV
RÉSUMÉ
Chapitre i: « Le borgne1». À Babylone, Zadig, un jeune homme doué de toutes les qualités, croit que le bonheur est possible. Sur le point d'épouser Sémire dont il est passionnément aimé, il est victime de la jalousie d'Orcan. Ce dernier tente de faire enlever Sémire. Zadig s'interpose, chasse les ravisseurs, mais est gravement blessé à l'œil. Une fois qu'il a recouvré la santé, il apprend que Sémire l'a abandonné pour se marier à Orcan. Malgré son chagrin, il décide d'épouser Azora.
Chapitre il: « Le nez ». – Avec son ami Cador, Zadig monte une mise en scène pour éprouver la fidélité conjugale d'Azora. On annonce à Azora la mort de Zadig, mais elle ne tarde pas à se consoler auprès de Cador. Pour soigner un mal dont il prétend souffrir, Cador demande qu'elle lui applique sur le côté le nez d'un homme qui vient de mourir. Azora, sans hésiter, s'apprête à couper le nez de son mari défunt. Il se réveille juste à ce moment pour déplorer son infidélité. Chapitre III: « Le chien et le cheval ». Après avoir répudié Azora, Zadig croit pouvoir trouver le bonheur en étudiant les sciences de la nature. Cette activité nouvelle ne lui cause que des ennuis. On l'accuse d'avoir volé la chienne de la reine et le cheval du roi, parce qu'il a renseigné ceux qui sont partis à leur recherche, à partir d'une analyse des traces laissées par ces animaux. Échaudé par cette affaire, Zadig décide de ne plus parler de ce qu'il a vu. Mais bientôt, on le condamne pour n'avoir pas rapporté qu'un prisonnier en fuite était passé sous ses fenêtres.
Chapitre IV: « L'envieux ». - Zadig cherche à se consoler de ses déboires grâce à la philosophie et à l'amitié. Sa maison s'ouvre aux savants de Babylone. Mais le succès de Zadig fait des envieux, notamment Arimaze. Zadig écrit sur des « tablettes » un petit poème en l'honneur du roi Moabdar qui vient de remporter une victoire militaire. Le jugeant imparfait, il brise les tablettes et les jette. Arimaze en ramasse une moitié, où le texte tronqué s'est transformé en injures contre le roi. Zadig est mis en prison. Mais grâce à un perroquet, Zadig est libéré.
REPÈRES POUR LA LECTURE
Un conte oriental
Les premiers chapitres installent le décor oriental du conte. Voltaire s'inspire des contes des Mille et Une Nuits. Il s'agit de dépayser le lecteur avec des noms exotiques, des pratiques religieuses étranges, des intrigues de sérail, propres à faire rêver. Mais pour le conteur, ce décor n'est pas une fin en soi. Il est en fait seulement un décor, c'est-à-dire une illusion, une tromperie, une fiction. À travers cet Orient de fantaisie, Voltaire met immédiatement en route son projet critique et philosophique.
Le personnage de Zadig
Comme Candide et l'Ingénu, Zadig a les caractéristiques des héros voltairiens. Il aborde le monde avec confiance, droiture et bonté. C'est un personnage parfait, équilibré, sensible, ennemi des excès et des passions destructrices et de la sottise. C'est un philosophe des Lumières, qui réfléchit et qui s'en remet plutôt à la science qu'aux spéculations trop intellectuelles et aux dogmes de la religion, sources d'intolérance et de fanatisme.
Un roman d'apprentissage
Zadig est un roman d'apprentissage et de formation: un jeune héros passe de l'adolescence à l'âge adulte par une pénible découverte du réel. Il fait surtout l'expérience de la désillusion. La trahison de Sémire, puis celle d'Azora, lui révèlent l'illusion de l'amour. Ses déboires avec la justice du roi, qui ne veut pas admettre des vérités fondées sur l'observation, lui montrent la difficulté de faire de la raison un absolu universel. L'envie dont il est aussitôt la cible lui apprend combien il est dur de s'imposer dans la société. Zadig est donc confronté à trois illusions: l'amour, le savoir intellectuel et la société. Cet apprentissage modifie sa vision du monde mais sans jamais altérer le fond de son caractère.
L'humour et l'ironie
Tels sont les deux composantes majeures du conteur qui tirent les ficelles de la fiction. Par l'humour, Voltaire ne cesse de prendre de la distance par rapport aux événements qu'il décrit. Par l'ironie, qui consiste à présenter les choses de telle manière que l'on comprenne le contraire de ce qui est dit, Voltaire se livre à une critique féroce des apparences et des institutions de son époque.